Une success-story germano-britannique
L’histoire viticole d’Adélaïde Hills débute à la fin des années 1830 avec l’arrivée des colons allemands et britanniques dans l’État d’Australie-Méridionale. Plusieurs villages ont été construits à cette période et l’activité économique n’a cessé de se développer.
En 1840, un homme d’affaires nommé John Barton Hack a planté les premières parcelles de Grenache et de Syrah à proximité du village d’Hahndorf. Dans la seconde moitié du XIXème siècle, près de 200 producteurs se sont installés à Adelaïde Hills avec la volonté d’exploiter le potentiel de cette région au climat frais.
Le déficit en matière de compétences techniques et les crises financières successives ont fini par achever les espoirs des producteurs régionaux au début du XXème siècle. Petit à petit, les vignobles ont disparu pour laisser place à des fermes d’élevages.
Il a ensuite fallu attendre les années 1970 pour voir réapparaître des vignobles dans la région d’Adélaïde Hills, sous l’impulsion de Leigh et Jan Verrall. Ces derniers ont rapidement été rejoints par des grands noms de la viticulture australienne : Brian Croser (fondateur de Petaluma et Tapanappa), Stephen George (Ashton Hills), Stephen Henschke (Henschke) ainsi que Michael Hill Smith et Martin Shaw (Shaw + Smith).
En 1998, les efforts réalisés par les vignerons ont été récompensés par la création de l’indication géographique (IG) Adélaïde Hills. Elle s’étend sur près de 75 kilomètres du Mount Pleasant au nord jusqu’à Macclesfield au sud.
Désormais, les Chardonnay, Pinot Noir et Sauvignon Blanc d’Adélaïde Hills bénéficient d’une renommée mondiale et sont exportés en Amérique, en Asie et en Europe. En parallèle, les investissements et innovations réalisés par les producteurs locaux ont permis à la région de s’imposer comme une référence en matière d’agriculture biologique.

L’amplitude thermique au coeur du succès d’Adélaïde Hills
La région viticole d’Adélaïde Hills est située dans des collines escarpées à 30 kilomètres à l’est de la ville d’Adélaïde. Elle est encerclée par la Barossa Valley au nord et la McLaren Vale au sud, mais bénéficie d’un climat nettement plus frais grâce à l’altitude de ses vignobles (entre 200 et 700 mètres). Ainsi, la région jouit d’une grande amplitude thermique entre le jour et la nuit, cela permet aux raisins de mûrir de manière plus équilibrée et de conserver une forte acidité naturelle.
Au cours du cycle végétatif, la région bénéficie généralement d’un apport en eau compris entre 280 et 320 millimètres. Les épisodes pluvieux se concentrent essentiellement au cours du printemps, cela favorise le développement de maladies cryptogamiques et accroît le risque de coulure et de millerandage. A contrario, le niveau de précipitations au cours de l’été est extrêmement faible, cela engendre des situations de stress hydrique qui poussent les vignerons à irriguer.
En parallèle, les producteurs doivent faire face à deux risques majeurs : les gelées printanières et les passages d’oiseaux à l’automne. Les vignerons les mieux équipés utilisent des réchauds ou des brasseurs d’air pour limiter les risques de gelées et installent des filets au-dessus de leurs parcelles de vignes pour protéger les raisins des volatiles.
Le vignoble d’Adélaïde Hills se compose de 4000 hectares de vignes répartis sur près de 200 propriétés viticoles. La majeure d’entre elles se situe dans la sous-région de Lenswood au nord de l’appellation, on retrouve également certains des domaines les plus prestigieux dans la sous-région de Piccadilly Valley au sud.
Les cépages que l’on retrouve le plus régulièrement sur les sols à base de loam argileux ou sablonneux de la région sont : le Chardonnay (23%), le Pinot Noir (20%) et le Sauvignon Blanc (27%). On retrouve également une part non-négligeable de Pinot Gris (9%) et de Shiraz (7%). La majeure partie des vins produits dans la région d’Adélaïde Hills sont consommés sur le sol australien (seulement 7% exportés en 2021). Les principaux marchés à l’export sont le Royaume-Uni (23%), la Chine (16%) et les Etats-Unis (10%).

Un Sauvignon Blanc à la fois frais et intense
Le Sauvignon blanc d’Adelaïde Hills est généralement vendangé à fin du mois de février après la récolte du Chardonnay et du Pinot noir. C’est un cépage fragile qui nécessite un palissage vertical pour que les sarments ne cèdent pas lors d’épisodes venteux. Les vignerons optent principalement pour une taille longue afin de pallier au manque de fertilité des premiers bourgeons, cela permet également de maximiser les rendements.
Le Sauvignon Blanc d’Adelaïde Hills est un vin sec qui arbore généralement une robe pâle jaune vert et développe de puissants arômes de fruits tropicaux (ananas, fruits de la passion, kiwi) au nez. On retrouve également des notes d’agrumes (citron, pamplemousse) et de fruits verts (groseille à maquereau, poire).
En bouche, il se caractérise par une forte acidité et une grande intensité qui laisse s’exprimer un large panel d’arômes primaires. Pour accentuer cette tendance, les vignerons privilégient une fermentation à basse température et un élevage dans des contenants inertes (béton ou acier inoxydable) avant la mise en bouteilles.
Le Sauvignon Blanc d’Adelaïde Hills est fait pour être bu dans sa jeunesse, son potentiel de garde n’excède généralement pas plus de cinq ans. C’est un vin léger avec un degré alcoolique plutôt faible (12 à 13%).
Guide des millésimes d’Adélaïde Hills
Millésime | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 |
Vins blancs | 7 | 9 | 7 | 8 | 9 |
Vins rouges | 8 | 8 | 8 | 9 | 8 |
Source : Halliday Wine Companion 2022: The Bestselling and Definitive Guide to Australian Wine, 2022, p. 57-58.
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