Dans les pas de John et Faye Parker
La passion pour le vin de John et Faye Parker les a conduits à investir à Coonawarra en 1985. Ils se sont appuyés sur les conseils d’un de leur ami producteur dans la région (Doug Balnaves) pour identifier l’emplacement idéal pour leur futur vignoble.
Ils ont planté leurs premiers pieds de vignes en utilisant des boutures bordelaises de Cabernet Sauvignon datant du XIXè siècle. Leur exigence en matière de conduite du vignoble leur a permis de produire rapidement des vins de grande qualité. En 1988, leurs premières cuvées ont impressionné certains des plus grands critiques australiens. Ils ont ensuite reçu de nombreux prix au cours des années 1990 pour récompenser leur production de Cabernet Sauvignon.
En 2001, ils ont fait construire l’une des plus beaux établissements de la région. Ces nouvelles infrastructures leur ont permis de se doter d’un chai de vieillissement dernier cri et d’un espace dédié à la réception oenotouristique.
En 2013, la famille Hesketh a acquis le domaine avec la volonté de poursuivre l’héritage de John et Faye Parker. Ils ont conservé les équipes en place et maintenu la stratégie de conduite du vignoble. En revanche, ils ont fait le choix de vinifier et d’élever les vins dans une autre propriété du groupe familiale à Adelaïde Hills.
Leur arrivée a permis à Parker Coonawarra Estate de bénéficier d’une nouvelle force de frappe, d’importants investissements ont été réalisés pour moderniser le vignoble et développer l’activité oenotouristique. En parallèle, la famille Hesketh s’est appuyée sur son réseau de distribution pour commencer à exporter les vins de la propriété en Chine, aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Parker Coonawarra Estate en quête d’excellence
Le domaine de Parker Coonawarra Estate se compose de 10 parcelles de vignes réparties sur 18,5 hectares au sud de Coonawarra. Elles sont situées à environ 60 mètres d’altitude et se composent d’une couche de terre rouge en surface (de 10 centimètres à 2 mètres) et de calcaire en profondeur.
La terre rouge permet de bénéficier d’un excellent drainage en surface qui va considérablement limiter le risque de maladies cryptogamiques. Le calcaire va quant à lui retenir l’eau suffisamment longtemps pour limiter le risque de stress hydrique. Pour autant, certains étés chauds et secs engendrent des situations extrêmes qui nécessitent un recours à l’irrigation.
Pour optimiser sa consommation d’eau, le vignoble a mis en place un système de surveillance météorologique au cœur du vignoble. Cela permet d’identifier le moment idéal pour déclencher l’irrigation des différentes parcelles de vignes.
En parallèle, les équipes de chez Parker Coonawarra Estate agissent tout au long de l’année pour préserver les sols de la propriété. De l’herbe est semée régulièrement entre les rangs de vignes pour apporter des nutriments et limiter l’érosion des sols.
L’encépagement de la propriété se compose majoritairement de Cabernet sauvignon (90%). On retrouve également du Merlot (8%) et du Petit Verdot (2%). Le vignoble bénéficie d’une longue saison de croissance (220 à 240 jours) qui favorise la maturation des raisins.
Bordeaux VS Coonawarra
Nous nous étions fait la promesse de ne pas mettre en avant une propriété qui ne vinifie pas ses raisins sur place jusqu’à ce que nous passions les portes de chez Parker Coonawarra Estate. L’accueil que nous a offert Dimity Savage (responsable oenotouristique), la beauté des lieux et la qualité des vins nous ont fait changer d’avis.
Dimity est à la tête du service oenotouristique depuis 18 mois, elle gère son équipe avec empathie et bienveillance et veille à ce que l’atmosphère soit chaleureuse pour chaque visiteur. Elle a grandi dans la région de Coonawarra et vit avec sa famille à quelques kilomètres de la propriété.
Pendant près d’une heure, Dimity nous a parlé de l’histoire des vins australiens avec humour, passion et engouement. Ensuite, elle nous a fait découvrir l’ensemble des cuvées de la propriété, cela nous a amené à confronter le style des Cabernet sauvignon de Coonawarra à ceux de Bordeaux.
Ces deux régions présentaient un grand nombre de caractéristiques similaires : la température moyenne au cours du mois le plus chaud de l’année (19,6°C), l’ensoleillement hebdomadaire moyen (7h36 pour Bordeaux et 7h48 pour Coonawarra) et l’importance de la variable millésime.
A contrario, le taux d’humidité moyen et plus important à Bordeaux (56%) qu’à Coonawarra (40%), il en va de même pour le niveau de pluviométrie moyen au cours du cycle végétatif (384 millimètres à Bordeaux contre 221 mm à Coonawarra).
Au cours d’une dégustation à l’aveugle, les vins de Coonawarra pourraient aisément être confondus avec certains vins de la rive gauche de Bordeaux (Margaux, Pauillac ou Saint-Estèphe). Ils présentent généralement d’intenses arômes de fruits noirs et des notes de chocolat, de tabac ou encore de vanille dans leur jeunesse.
Tout comme les vins de Bordeaux, ils possèdent un grand potentiel de vieillissement et développent des touches de champignon, de cuir ou de sous-bois après avoir passé plusieurs années en bouteille. L’élément majeur qui permet d’identifier les Cabernets sauvignon de Coonawarra est la présence de fortes notes d’eucalyptus et de menthe.
Notre coup de cœur de chez Parker Coonawarra Estate
Cuvée Coonawarra First Growth 2015
Cette cuvée n’est produite que lors des millésimes exceptionnels, les raisins sont soigneusement sélectionnés à la main par les équipes de vendangeurs avant d’être vinifiés. Une fois la fermentation alcoolique terminée, le vin va bénéficier d’une longue macération post-fermentaire (22 jours) pour que sa structure tannique soit adoucie. Il bénéficie ensuite d’un élevage en fûts de chêne français pendant 18 mois.
Cette cuvée se compose de 96,5 % Cabernet sauvignon et 3,5 % Petit verdot. Elle arbore une intense robe grenat et développe des arômes de fruits noirs (cassis, mûre, prune bleue) et d’épices (poivre blanc) au nez. On retrouve également des notes de champignon, de terre et de romarin.
Des saveurs de fruits rouges (framboise, groseille) accompagnent des touches chocolatées et vanillées en bouche. Sa finale particulièrement longue et élégante laisse s’exprimer des touches de gibier et de tabac.
Son degré d’alcool est important (14,5%) et son niveau d’acidité est élevé. Il présente des tannins soyeux, une structure parfaitement équilibrée et un grand potentiel de garde.
Prix : 115$ (dollar australien)
Note Flowine : 17/20
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