Thomas Wines

L’amour du vin en héritage

Dès son plus jeune âge, Andrew Thomas a commencé à se familiariser avec l’univers du vin aux côtés de son père, Wayne. Ce dernier a travaillé dans certains des plus grands domaines de la région viticole de McLaren Vale avant de fonder Fern Hill Estate en 1975. C’est au sein de la propriété familiale qu’Andrew a pu effectuer ses premiers pas d’apprenti vigneron. 

Au cours des années 1980, il a rejoint Adélaïde pour étudier l’œnologie au sein de l’université de Roseworthy Agricultural College. Pendant sa formation, Andrew a eu la chance d’effectuer plusieurs campagnes de vinifications aux Etats-Unis (Californie), en France (Provence) et en Italie (Piémont, Toscane). Il a terminé son cursus par un stage de fin d’études chez Tyrrell’s Wines dans la Hunter Valley. Pendant plusieurs mois, Andrew a eu la chance d’apprendre aux côtés du maitre des lieux, Murray Tyrrell. Il s’imaginait retrouver l’Australie-Méridionale pour y débuter sa carrière jusqu’à ce que Murray lui propose un poste de vinificateur au sein de sa propriété. S’en est suivi 13 ans de bons et loyaux services avant qu’Andrew ne quitte Tyrrell’s Wines pour faire ses propres vins.

Bien que dépourvu de ressources financières importantes, Andrew a réussi à donner naissance à Thomas Wines en s’alliant à des producteurs locaux. Dès l’année 1997, il a commencé à acheter des raisins pour produire ses premières cuvées. Il a fait le choix de se concentrer uniquement sur les deux cépages phares de la Hunter Valley : le Sémillon et la Shiraz. L’un de ses premiers objectifs a été de se doter d’infrastructures suffisamment performantes pour produire ses vins dans des conditions optimales. 

Petit à petit, Andrew s’est affirmé comme une référence de la Hunter Valley en obtenant à deux reprises (2008 et 2014) le titre de vigneron de l’année. Il a profité de cette notoriété grandissante pour développer ses infrastructures et faire naître un complexe comprenant un espace dédié à l’œnotourisme, deux restaurants et des chambres d’hôtes. 

L’ascension de Thomas Wines

Les 35 années passées dans la Hunter Valley ont permis à Andrew de tisser des liens avec la majeure partie des vignerons de la région. À l’heure actuelle, les vins produits chez Thomas Wines sont issus de 10 propriétés viticoles situées dans la sous-région de Polkobin.  

Lorsqu’il a mis son projet en place à la fin des années 1990, Andrew s’est attelé à sélectionner des producteurs particulièrement exigeants dans leurs méthodes de travail. Dans le contrat établi avec ses partenaires, il s’est engagé à valoriser les spécificités de chaque vignoble en produisant uniquement des cuvées parcellaires. 

En moyenne, Thomas Wines produit 120 000 bouteilles chaque année. On retrouve 18 cuvées différentes allant d’un style frais et fruité a un style complexe et intense. Généralement, ses meilleurs Sémillons sont issus de plaines alluviales sablonneuses. Les raisins de Shiraz les plus qualitatifs proviennent quant à eux de sols composés de loam (mélange de sable, de limon et d’argile). 

En ce qui concerne la vinification, Andrew fait en sorte d’intervenir le moins possible pour que les vins puissent exprimer les caractéristiques de leur terroir. Pour maintenir un niveau de qualité constant, il n’hésite pas à sacrifier une part des raisins lors des millésimes plus délicats. Bien qu’il ait fait le choix de la qualité au profit de la quantité, Andrew souhaite conserver une politique de prix attractive pour rendre ses vins accessibles à un maximum de monde.

Dans les années à venir, l’objectif d’Andrew est d’acquérir des parcelles de vignes pour maîtriser l’ensemble des composantes de la production. Il souhaite profiter de ce tournant stratégique pour agrandir son équipe et s’inscrire dans un mode de production respectueux de l’environnement. 

Andrew Thomas, un homme de parole

L’organisation de notre visite de la Hunter Valley n’avait pas commencé sous les meilleurs auspices. Du fait de la période, la plupart des vignerons de la région étaient occupés par les travaux de vinification. Andrew Thomas fut l’un des seuls à répondre favorablement à nos sollicitations en nous proposant un rendez-vous au sein de sa propriété. 

À notre arrivée, l’équipe oenotouristique nous a accueillis dans une magnifique salle de dégustation. Nous avons été surpris de voir à quel point que nos interlocuteurs s’étaient renseignés sur notre projet pour nous recevoir dans les meilleures conditions. Après avoir longuement échangé sur le début de notre aventure australienne, nous avons eu la chance d’en apprendre un peu plus sur l’histoire de la Hunter Valley. 

S’en est suivi une dégustation à l’aveugle au cours de laquelle nous n’avions accès à aucune information sur les bouteilles. Andrew souhaitait que nous puissions découvrir ses vins avant de le rencontrer. Il avait donné pour consignes à ses équipes de faire en sorte que nous ne soyons pas influencés par des facteurs extérieurs. Ainsi, pendant près d’une heure, nous avons dégusté une dizaine de vins en prenant toute une série de note pour préparer notre échange à venir avec le maître des lieux.

Dès l’instant où Andrew est entré dans la salle de dégustation, nous avons pu cerner les traits du personnage. En véritable leader-né, il dégage un charisme fédérateur et privilégie des échanges francs et directs avec ses collaborateurs. Pour autant, il n’oublie pas de faire preuve de bienveillance à leur égard et laisse apparaître une sensibilité qui rend le personnage particulièrement attachant. 

Pendant de longues minutes, Andrew nous a parlé de la passion qu’il a développée pour l’univers du vin aux côtés de son père. Ensuite, il nous a présenté le vignoble de la Hunter Valley et les spécificités de chacune de ses cuvées. Nous avons été bluffés par le niveau d’exigence qu’il accorde à chaque détail du processus de vinification. D’après lui, la majeure partie du travail s’effectue dans le vignoble. Il estime donc ne pas avoir le droit à l’erreur lorsque les raisins arrivent en parfait état au sein de sa propriété.

À la fin de notre échange, Andrew s’est engagé à appeler directement les producteurs que nous avions contactés au préalable. Il s’est montré particulièrement emballé par notre projet et a souhaité nous aider à obtenir des rendez-vous auprès des vignerons de la région. Dès le lendemain matin, notre planning était rempli pour l’ensemble de notre séjour dans la Hunter Valley.

Notre coup de coeur de chez Thomas Wines

Kiss Shiraz 2019

Cette cuvée provient d’une seule et unique parcelle du vignoble de Polkobin Estate plantée en 1969. Au fil du temps, les plants de Shiraz ont pu développer un réseau racinaire suffisamment important pour tirer le meilleur de leur environnement. Les très faibles rendements sont compensés par une qualité exceptionnelle. Ainsi, Andrew bénéficie chaque année de raisins à la fois intenses et particulièrement concentrés.

Contrairement à ses deux prédécesseurs, le millésime 2019 a bénéficié de conditions climatiques moins extrêmes au cours de l’été. On retrouve donc un style plus frais avec des vins accessibles dès leur arrivée sur le marché. 

Au nez, la cuvée Kiss Shiraz 2019 exprime d’intenses arômes de fruits rouge (cerise, cranberry) et noir (cassis, cerise, prune). L’élevage en fut de chêne s’exprime au travers de fines notes fumées et vanillées. Pour obtenir davantage d’élégance, Andrew privilégie un faible pourcentage de barriques neuves (25%), des formats plus grands (300 litres) ainsi qu’une durée d’élevage comprise entre 15 et 18 mois.

Malgré son éclatante jeunesse, la cuvée Kiss Shiraz 2019 laisse apparaître des arômes de champignon, de cuir et de gibier. On retrouve un niveau d’acidité particulièrement élevé qui permettra au vin de vieillir en cave pendant plus de 20 ans. En bouche, sa finale à la fois fraîche et élégante est accompagnée par des tannins soyeux et délicats.

Prix : 85$ (dollar australien)

Note Flowine : 17/20