Bolivie

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L’histoire du vignoble bolivien

L’histoire de la viticulture bolivienne a débuté à la fin du XVIe siècle avec l’arrivée des conquistadors espagnols en provenance du Pérou. Les missionnaires catholiques ont planté les premiers ceps de vigne dans les départements de Chuquisaca et Tarija situés au sud du pays. À l’époque, la production était uniquement destinée à l’élaboration du vin de messe. Comme l’ensemble des autres colonies espagnoles en Amérique Latine, la Bolivie fût concernée par l’édit du roi d’Espagne Charles II qui interdisait la viticulture en dehors des pratiques religieuses.

Contrairement à ses voisins argentins et chiliens, la Bolivie n’a pas su profiter de l’obtention de son indépendance (1825) pour développer son industrie viticole. Il a fallu attendre les années 1970 pour que le pays connaisse une première phase de modernisation de son vignoble. Un travail de fond a été mené dans la région de Tarija pour adapter la viticulture aux conditions climatiques. Parallèlement, de nouveaux cépages ont été introduits et des équipements de pointe sont arrivés en provenance d’Argentine.

Malheureusement, l’importation de ces nouvelles technologies n’a pas été suffisamment contrôlée sur le plan sanitaire. Ce manque de vigilance a entraîné un développement de maladies dans la majeure partie du vignoble bolivien au cours de l’année 1982. Une fois ce phénomène endigué, le gouvernement s’est allié avec les principaux acteurs de l’industrie viticole pour faire naître le Centre national de recherche sur la viticulture et l’oenologie (CENAVIT) en 1986. Dans le même temps, des travaux de recherche sur la viticulture de haute altitude ont été menés à l’université de Tarija.

Au début des années 2000, les plus grands domaines de la région de Tarija ont commencé à exporter leur vin. Pour répondre aux standards des marchés internationaux, ils se sont entourés des meilleurs oenologues du continent sud-américain. En parallèle, des investissements colossaux ont été réalisés pour moderniser les infrastructures de vinification et restructurer les vignobles.

Vue panoramique de La Paz
Vue panoramique de La Paz

La viticulture bolivienne en chiffres

Le vignoble bolivien est situé entre le 16e et le 22e parallèle Sud. Cette proximité avec l’équateur a contraint les producteurs à planter leurs vignes à une altitude comprise entre 1 600 et 3 000 mètres. Les 3 600 hectares de vignes permettent de produire chaque année près de 67 000 hectolitres de vin. Cela fait de la Bolivie le 6eme producteur d’Amérique du Sud et le 54eme à l’échelle mondiale. En moyenne, 2% de cette production est exportée. Une tendance haussière semble se confirmer notamment grâce à la demande en provenance du Canada et des Etats-Unis.

L’encépagement est dominé par les variétés destinées à l’élaboration de vins blancs (75%). Le cépage le plus répandu est le Muscat d’Alexandrie (60%). Il est utilisé depuis l’époque coloniale pour élaborer une eau-de-vie de vin nommée Singani. On retrouve ensuite la Syrah (9,6%), le Chardonnay (9,2%) et le Cabernet Sauvignon (5,6%).

De manière générale, le vignoble bolivien bénéficie d’un climat semi-aride qui est tempéré par l’altitude. L’ensoleillement puissant est contrebalancé par les nuits fraîches et les vents qui descendent des montagnes dans l’après-midi. Ainsi, la diminution des arômes et de l’acidité est ralentie pendant la phase de maturation des raisins.

Contrairement à d’autres vignobles nichés au cœur de la Cordillère des Andes, celui de la Bolivie n’est pas protégé par une ombre pluviométrique. Les précipitations sont donc relativement importantes. Pour autant, la concentration des épisodes pluvieux entre les mois de décembre et février ne permet pas de produire du vin sans recourir à l’irrigation.

En plus de cela, cette forte pluviosité estivale favorise la dilution des jus et le développement de la pourriture. Une gestion spécifique doit être mise en place pour que la conduite du vignoble s’adapte au climat. Les viticulteurs optent généralement pour une méthode hybride qui permet de lutter contre les rayons du soleil tout en laissant circuler suffisamment d’air pour limiter la propagation des maladies cryptogamiques.

Vignoble de la Vallée Centrale de Tarija
Vignoble de la Vallée Centrale de Tarija

Les principales zones de production

La viticulture bolivienne se concentre dans trois régions situées au sud du pays : la Vallée Centrale de Tarija, la Vallée de Santa Cruz et la Vallée de Los Cintis. On retrouve également des zones de production mineures près de La Paz à l’ouest du territoire.

Vallée Centrale de Tarija

À proximité de la frontière avec l’Argentine, on retrouve la région viticole de la Vallée Centrale de Tarija. Elle est considérée comme la capitale du vin bolivien et concentre plus de 75 % du vignoble national. L’altitude (1 600 à 2 200 mètres) et les vents frais qui descendent des montagnes tempèrent son climat et offrent des conditions de maturation optimales. Pour autant, la topographie et l’érosion des sols rendent les conditions de travail particulièrement délicates. L’encépagement est dominé par le Muscat d’Alexandrie mais les parts de Cabernet Sauvignon, Malbec, Syrah et Tannat ne cessent d’augmenter. 

Vallée de Los Cintis

Au nord du département de Tarija, on retrouve la Vallée de Los Cintis au cœur du département de Chuquisaca. Cette région viticole ne représente qu’une part infime du vignoble national (7,5 %) mais elle abrite des savoir-faire ancestraux et dispose d’un climat particulièrement favorable à la viticulture. Les parcelles de vignes sont situées à haute altitude (2 400 mètres) sur des sols calcaires qui permettent d’obtenir des vins frais et équilibrés. Comme dans toutes les régions viticoles boliviennes, le Muscat d’Alexandrie est le cépage phare. En revanche, la Vallée de Los Cintis se démarque grâce à ses vins rouges élaborés à partir des cépages Missionnera et Vischoqueña.

Vallée de Santa Cruz

À l’est du département de Chuquisaca, on retrouve le département et la Vallée de Santa Cruz. Cette région viticole ne représente que 12,5% du vignoble bolivien mais elle est amenée à devenir une zone de production plus importante dans les années à venir. La viticulture est rendue possible grâce à l’altitude (1 800 mètres) et la présence d’une couverture nuageuse régulière au cours de l’été. La combinaison de ces deux facteurs permet de limiter l’exposition des grappes au soleil et donc de conserver suffisamment de fraîcheur dans le vignoble. L’encépagement se compose majoritairement de Muscat d’Alexandrie mais on retrouve également de nombreux autres cépages européens.

Vignoble de la Vallée de Los Cintis
Vignoble de la Vallée de Los Cintis