Uruguay

Uruguay

L’histoire du vignoble uruguayen

L’histoire de la viticulture uruguayenne a débuté au XVIIe siècle lorsque les colons espagnols ont importé des plants de Moscatel dans le sud-ouest du pays. À l’origine, la production était entièrement dédiée à l’élaboration de raisins de table. Il a fallu attendre que l’Uruguay obtienne son indépendance en 1825 pour que le vignoble connaisse une première phase de modernisation.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, des expérimentations ont été réalisées pour identifier la variété la mieux adaptée au terroir uruguayen. Le Tannat s’est rapidement imposé comme une évidence aux yeux de Pascual Harrigue. Celui que l’on considère comme le père de la viticulture uruguayenne a voulu s’inspirer de la stratégie menée par l’Argentine et le Chili en développant la viticulture autour d’un cépage phare.

Au début du XXe siècle, l’industrie viticole est devenue l’une des priorités du gouvernement uruguayen. Pour favoriser le développement de la filière, une réglementation sur la commercialisation et la production des vins tranquilles a été mise en place. En l’espace de 50 ans, la surface du vignoble national a été multipliée par trois.

Dans les années 1980, les propriétés uruguayennes ont commencé à se moderniser grâce à l’apport de nouvelles technologies en provenance d’ Europe. En parallèle, des investissements colossaux ont été réalisés par le gouvernement pour favoriser l’enseignement de la viticulture et de l’œnologie. En 1987, l’Institut National de la Viticulture (INAVI) a été créé pour permettre aux domaines viticoles uruguayens d’exporter leurs vins sur les différents marchés internationaux.

Au début des années 2000, un travail de fond a été réalisé par l’ensemble des acteurs de la filière pour moderniser le style des vins. Désormais, le Tannat uruguayen s’exprime avec plus de fraîcheur et d’élégance. Parallèlement, l’arrivée de capitaux en provenance d’Argentine et du Brésil a permis de développer l’activité oenotouristique en particulier dans la région de Maldonado.

 

Puerto del Buceo à Montevideo

Puerto del Buceo à Montevideo

La viticulture uruguayenne en chiffres

Le vignoble uruguayen s’étend principalement le long du fleuve El rio de la Plata au sud du pays. Il est situé entre le 30e et le 35e parallèle sud et bénéficie des mêmes latitudes que les zones viticoles les plus prestigieuses d’Argentine et du Chili. Les 6 400 hectares de vignes permettent de produire chaque année près de 730 000 hectolitres. Cela fait de l’Uruguay le 4e producteur d’Amérique du Sud et le 24e à l’échelle mondiale. En moyenne, 14% de cette production est exportée chaque année. Une tendance haussière semble se confirmer notamment grâce à la demande en provenance du Brésil, du Mexique et des Etats-Unis.

L’encépagement est dominé par les variétés destinées à l’élaboration de vins rouges (78 %). Le cépage le plus répandu est le Tannat (26,3 %), on retrouve ensuite le Muscat de Hambourg (18.9 %) et le Merlot (11.2 %). Du côté des blancs, l’Ugni Blanc est en tête (10,5%) mais les parts de Sauvignon Blanc (2,2%), Chardonnay (1,8%) et Alabariño (0,6%) ne cessent d’augmenter.

De manière générale, le vignoble uruguayen jouit d’un climat océanique tempéré. Les hivers sont doux et particulièrement humides. La majeure partie des précipitations annuelles (950 millimètres) se concentre au cours de cette période. A contrario, les étés sont chauds et secs. Pour autant, ils peuvent subir d’importantes variations de températures lorsque le courant froid des Malouines balaie le sud du pays. L’air polaire provenant de l’Atlantique peut lui aussi influer sur les conditions climatiques estivales.

Contrairement à son voisin argentin, l’Uruguay n’est pas protégé par un massif montagneux. Les vignobles sont donc particulièrement exposés aux vents violents et aux changements climatiques brutaux. Les épisodes pluvieux présentent eux aussi un danger certain. Ils peuvent perturber la floraison et la nouaison au printemps et favoriser le développement de maladies cryptogamiques tout au long du cycle végétatif.

Pour autant, les producteurs peuvent limiter les risques précédemment évoqués en adoptant une conduite du vignoble qui favorise la circulation de l’air et l’exposition des grappes. En parallèle, la concurrence entre les pieds doit être stimulée pour optimiser le drainage. Pour cela, les producteurs optent pour une densité de plantation élevée (8 000 à 10 000 pieds à l’hectare) et favorisent le développement d’un couvert végétal entre les rangs de vigne.

 

Vignoble du département de Canelones

Vignoble du département de Canelones

Les principales zones de production

Département de Canelones

La viticulture est présente dans la plupart des 19 départements administratifs uruguayens. Pour autant, la majorité de la production est concentrée à 50 kilomètres au nord de Montevideo dans le département de Canelones. Plus de 65 % des vins élaborés en Uruguay proviennent de cette zone. Le vignoble s’étend principalement sur des collines situées à une altitude comprise entre 150 et 300 mètres. Il y a plus de vignes de Tannat à Canelones que dans n’importe quel autre endroit dans le monde. Le Cabernet-Sauvignon et le Merlot s’épanouissent également sur les sols calcaires de la région.

Département de Colonia

Le second département qui se démarque par la qualité de ses vins est celui de Colonia au sud-ouest du pays. Bien qu’il ne représente qu’une faible part du vignoble national, il est considéré comme le berceau de la viticulture uruguayenne. L’encépagement est majoritairement composé de Cabernet Sauvignon et de Tannat. Pour autant, des vins blancs de grande qualité sont produits dans les parcelles calcaires situées à proximité du fleuve Rio de la Plata.

Département de Maldonado

Depuis le début des années 2000, le département de Maldonado situé au sud-est du territoire s’est imposé comme une place forte de la viticulture uruguayenne. Plus de 500 hectares de vignes ont été plantés en moins de 20 ans dans une zone située à proximité de la station balnéaire de Punta del Este. En parallèle, des investissements colossaux ont été réalisés pour développer l’industrie oenotouristique locale. Sans surprise, l’encépagement est dominé par le Tannat. On retrouve également une part importante d’Albariño, de Cabernet Franc et de Sauvignon Blanc.

 

Vignoble du département de Maldonado

Vignoble du département de Maldonado