États-Unis

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L’histoire du vignoble américain

La ruée vers l’or en guise de détonateur

L’histoire de la viticulture américaine a débuté avec l’arrivée des colons français au XVIe siècle. Les premiers vins ont été produits sur la côte est à partir de cépages autochtones dans les années 1560. Au début du XVIIe siècle, ces variétés indigènes ont été remplacées par des cépages européens. Malgré leur savoir-faire, les vignerons français n’ont pas réussi à protéger leurs vignes des maladies cryptogamiques et des ravageurs. 

Ce phénomène a freiné le développement de la viticulture américaine jusqu’aux début des années 1680. À partir de cette époque, les colons ont réussi à faire naître une variété adaptée aux spécificités du sol et du climat nord américain. Un cépage Vitis labrusca (américain) a été croisé avec un cépage Vitis vinifera (européen) pour obtenir une variété hybride capable d’allier la qualité et la résistance.

À la fin du XVIIIe siècle, des missionnaires franciscains d’origine espagnole ont introduit la viticulture sur la côte ouest des Etats-Unis. C’est ainsi que les premiers domaines viticoles ont vu le jour en Californie à proximité de la ville de San Diego. Pour autant, le vignoble ne s’est réellement développé qu’au moment de la ruée vers l’or dans les années 1840. L’arrivée de 300 000 personnes et l’installation des chemins de fer ont permis à la Californie d’asseoir sa place de leader au sein de l’industrie viticole américaine.

 

Pont du Golden Gate à San Francisco

Pont du Golden Gate à San Francisco

Le réveil d’un géant endormi

À la fin des années 1870, le vignoble européen a été ravagé par une épidémie de phylloxera. La production du vieux continent est passée de 85 millions d’hectolitres en 1875 à moins de 30 millions en 1880. Cet épisode a engendré une hausse de la demande de vin californiens. Parallèlement, les Etats-Unis ont joué un rôle clé dans la reconstruction du vignoble européen en envoyant des millions de boutures outre-atlantique.

Malheureusement, la progression de la viticulture américaine a été stoppée par la mise en place de la prohibition en 1920. Un amendement à la constitution a interdit la fabrication, le transport, la vente, l’importation et l’exportation de boissons alcoolisées. Cet amendement a été abrogé en 1933, mais les effets de la crise économique des années 1930 n’ont pas permis à l’industrie viticole de redémarrer directement. Ce n’est qu’au sortir de la seconde guerre mondiale (1939-1945) que le vignoble américain a pu renaître de ses cendres.

Durant les trente glorieuses (1945-1975), les États-Unis ont bénéficié d’une très forte croissance économique. Des investissements colossaux ont été réalisés pour moderniser les installations viticoles en place et faire naître de nouvelles propriétés. Parallèlement, les américains ont été les premiers à développer l’oenotourisme dans les années 1970. Au cours de cette décennie, les vins californiens ont acquis une renommée internationale grâce aux résultats obtenus lors du Jugement de Paris (1976).

Au début des années 1980, le gouvernement a défini un système d’indication géographique composé de 224 zones appelées AVA (American Viticultural Area). Cela a permis d’ancrer la notion de terroir dans l’esprit des consommateurs. Pour autant, le style des vins américains n’a pas cessé de suivre les tendances des marchés internationaux. À l’heure actuelle, Les Etats-Unis sont considérés comme la première force viticole des pays du Nouveau Monde.

La viticulture américaine en chiffres

Le vignoble américain s’étend sur l’ensemble de son territoire entre le 27e et le 47e parallèle Nord. Il se compose de plus de 393 000 hectares et produit en moyenne 23,3 millions d’hectolitres par an. Cela fait des Etats-Unis le 4e producteur mondial derrière l’Espagne, l’Italie et la France. En moyenne, 15 % de cette production est exportée, cela permet aux américains de se positionner aux 9e rang mondial des exportations en volume.

L’encépagement est dominé par les variétés destinées à l’élaboration de vins rouges (55 %). Les deux cépages phares aux Etats-Unis sont le Cabernet Sauvignon (15.1 %) et le Chardonnay (15.6 %). On retrouve également une part importante de Zinfandel (8.5 %), Pinot Noir (7.3 %) et Colombard (6,9 %). Il convient de noter que certaines régions viticoles de l’État de New-York utilisent des espèces américaines et des variétés hybrides.

Les Etats-Unis disposent d’un territoire de près de 10 millions de km² qui leur offre une grande diversité climatique, géographique et topographique. La présence de microclimats permet de produire du vin dans chacun des 50 États américains. Pour autant, quatre d’entre eux concentrent plus de 90 % de la production : la Californie (80,1 %), l’Oregon (2,7%), Washington (4,6%) et New York (3,4%).

 

Vignoble de la Napa Valley en Californie

Vignoble de la Napa Valley en Californie

Les principales zones de production

L’État de Californie

Le vignoble de Californie s’étend sur environ 1 100 kilomètres du nord au sud de l’État. De manière générale, il bénéficie d’un climat méditéranéen qui est tempéré par la proximité avec l’océan Pacifique. La rencontre entre l’air froid du courant de Californie et l’air chaud provenant des terres provoque une couverture nuageuse qui sévit de la tombée de la nuit jusqu’au début d’après-midi. Ce phénomène protège les raisins du soleil et permet d’obtenir une amplitude thermique importante entre le jour et la nuit. L’autre facteur commun à toutes les régions viticoles californiennes est l’absence de pluie pendant la période de maturation. La présence de microclimats permet de cultiver un grand nombre de variétés en Californie. Pour autant, les vins sont majoritairement élaborés en monocépage à partir de Cabernet Sauvignon ou de Chardonnay.

L’État de l’Oregon

Le vignoble de l’Oregon se trouve à l’ouest de la chaîne montagneuse des Cascades et s’étend vers le sud depuis la ville de Portland. Il jouit d’un climat semi océanique qui est tempéré par sa proximité avec l’océan Pacifique. Les brises marines qui s’engouffrent dans les terres protègent les vignobles des gelées printanières. En revanche, ce phénomène entraîne une pluviométrie importante au printemps et à l’automne. A contrario, les périodes estivales sont généralement chaudes et sèches, ce qui contraint les vignerons à irriguer. Le cépage phare de l’Oregon est le Pinot Noir, il recouvre près de 50 % du vignoble. Il exprime généralement de puissants arômes de fruits rouges et développe une vive tension acide.

L’État de Washington

Le vignoble de l’État de Washington se trouve à l’est de la chaîne montagneuse des Cascades. Il bénéficie d’un climat continental qui est tempéré par la présence du fleuve Columbia et de ses affluents. Malheureusement, ces grandes étendues d’eau ne peuvent protéger l’ensemble du vignoble des risques de gelées printanières. Parallèlement, la latitude (46e parallèle Nord) influe positivement sur les conditions de maturation. Au cours de l’été, les raisins jouissent de longues heures d’ensoleillement et de nuits fraîches. Cela permet d’obtenir un parfait équilibre entre l’acidité et la sucrosité dans les baies. Enfin, le dernier élément commun à l’ensemble du vignoble est l’absence de précipitations pendant le cycle végétatif. Sans l’irrigation, la viticulture serait impraticable dans  l’État de Washington. Le cépage dominant dans la région est le Cabernet Sauvignon. Il est généralement cultivé en monocépage et développe d’intenses arômes de fruits noirs.

L’État de New York

Le vignoble de l’État de New-York s’étend sur plusieurs dizaines de kilomètres le long de 11 lacs glaciaires situés à proximité de la frontière canadienne. Il jouit d’un climat continental qui se caractérise par des hivers glaciales et des étés chauds. Au cours des périodes estivales, les lacs emmagasinent la chaleur pour la restituer aux vignobles environnants à la fin du cycle végétatif. Ainsi, les raisins sont protégés des risques de gelées automnales et bénéficient de conditions de maturation optimales. L’autre facteur commun aux vignobles de l’État de New-York est la présence de précipitations abondantes tout au long de l’année (1 200 mm/an). Cela s’explique en partie par la proximité avec l’océan Atlantique. L’encépagement est dominé par les espèces américaines et les variétés hybrides. Pour autant, on retrouve de grands vins élaborés à partir de Chardonnay, Pinot Noir ou Riesling.

Vignoble de la Willamette Valley dans l’Oregon

Vignoble de la Willamette Valley dans l’Oregon